Introduction
Les recherches sur l’écriture dans les situations professionnelles sont relativement récentes. L’écriture a longtemps été envisagée sous son aspect de littérarité, et non pour ses qualités de communication dans les champs professionnels, voire dans le domaine de la formation. Un courant d’intérêt porté aux écritures dites ordinaires, illustré principalement par les recherches de Fabre et de son équipe (1993), a constitué une avancée significative dans ce domaine. On peut retenir de ces travaux que les écrits émanent d’un lieu, qu’ils ont la fonction de définir ce lieu et de lui donner une identité. Le réseau Langage et Travail (Borzeix et Fraenkel, 2001 et 2005 ; Lazar, 1999), fruit d’une collaboration depuis une vingtaine d’années entre chercheures et chercheurs issus de plusieurs disciplines, a donné une impulsion notable aux recherches sur les activités langagières dans les lieux de travail. Leurs résultats mettent en évidence la prolifération des situations de communication au travail, dans lesquelles les activités d’écriture occupent une place de plus en plus importante – l’imbrication du langage aux activités de travail avec des statuts et des fonctions variés, l’importance des savoirs implicites de tous ordres de ces communications les plus routinières, l’hétérogénéité énonciative de ces pratiques langagières et leurs implications sur l’organisation du travail. Cette attention particulière aux activités d’écriture dans l’exercice du métier a permis de dégager, au-delà des fonctions de communication de l’écriture, des effets en retour sur les personnes qui écrivaient, notamment dans le domaine du travail social (Bensadon, 2005). Ce type d’écriture comme outil de travail est appelé écriture professionnelle.

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fadilokl

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