EXTRAIT :

   L’élève contre l’École est celui qui, tout en ayant les capacités et les potentiels pour vivre pleinement sa scolarité, se place face à l’École pour la questionner. Il est en face à face avec elle, dans une posture de dialogue. Il la questionne et attend des réponses. Sa différence, ses mots, ses attitudes sont une parole adressée à l’École. Il se pose en personne ayant des besoins différents et, dans ce dialogue ouvert et souhaité, il veut être reconnu comme tel. Il y a un désaccord entre lui et l’École, une incompréhension. Il refuse la réponse toute faite, stéréotypée, tout ce qui est préconçu.

    Ces élèves a-scolaires, l’École est dans la difficulté de les scolariser parce qu’elle ne comprend pas leur langage. Ou en déforme le sens. Ou encore parce que les réponses qu’elle leur apporte ne sont pas adaptées aux besoins exprimés. En cela, tout en fréquentant l’École, ces élèves sont a-scolaires au sens privatif du préfixe1. Au-delà de l’engagement des personnels scolaires, ils ne sont pas scolarisés au sens où scolariser veut dire :

« Accompagner dans la construction de compétences scolaires dans une perspective de formation et d’insertion sociale et professionnelle sans  s’inscrire dans une perspective de normalisation mais bien de prise en compte de la différence par un accompagnement personnalisé et une pédagogie différenciée le cas échéant2. »
    Face à la difficulté scolaire, face à la question de la scolarisation des élèves handicapés, face à ce qui globalement ressort de la gestion des besoins spécifiques liés aux apprentissages, l’École dispose désormais d’une expérience concrète. À celle-ci s’ajoutent des bases de données tant législatives et théoriques qu’expérimentales à même de l’aider à mieux cerner les problématiques. Elle peut ainsi construire une réflexion, s’adapter à la complexité et au caractère évolutif qui caractérisent ces questions. Enfin, elle parvient à engager des actions significatives.

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fadilokl

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