Introduction
Lorsque Schopenhauer publie, en 1841, Les Deux Problèmes fondamentaux de l'éthique — c'est-à-dire La Liberté de la volonté1 et Le Fondement de la morale2 —, il
n'est plus le jeune philosophe conquérant auquel Goethe avait prédit un brillant avenir. Voilà plus de vingt ans qu'il a produit, sans succès, son œuvre majeure — Le Monde comme volonté et comme représentation3 —, près de dix ans qu'il mène à Francfort une vie de rentier solitaire, tout entière vouée à la rumination de son « unique pensée », la distinction, reprise de Kant, entre le phénomène et la chose en soi, qui deviennent, dans le système de Schopenhauer, la représentation, soumise au principe de raison suffisante (espace-temps-causalité), et la Volonté, une, universelle, indestructible et libre. Et il lui faudra patienter encore une décennie pour connaître enfin la gloire avec la publication de ses Parerga et Paralipomena (1851), qui, d'ailleurs, n'ajoutent rien de décisif au livre de 1819. Mais qui est donc
cet homme amer, sinon acrimonieux ? Et comment expliquer son insuccès durable, d'autant plus étonnant qu'il fut suivi d'un triomphe plus éclatant, aussi bien en France qu'en Allemagne ? La philosophie allemande, en cette première moitié du XIXe siècle, est marquée par l'influence considérable de Hegel (1770-1831). Schopenhauer l'avait d'ailleurs ............

 


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fadilokl

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