EXTRAIT:

La maîtrise de soi, la capacité de résister aux tempêtes intérieures
déclenchées par les coups du sort au lieu d’être l’« esclave des passions », est tenue pour une vertu depuis l’époque de Platon. Le mot grec qui la désignait était
sophrosyne, « l’attention et l’intelligence apportées à la conduite de sa vie ; un équilibre et une sagesse tempérés », comme le traduit l’helléniste Page DuBois. Les Romains et l’Église chrétienne des débuts l’appelaient temperantia, la tempérance, l’aptitude à contenir les émotions excessives. Le but est l’équilibre et non l’extinction des émotions, chaque sentiment possède une valeur et une signification. Une existence sans passion serait comme une morne traversée du désert, coupée de tout ce qui fait la richesse de la vie. Comme l’observait Aristote, ce qui est désirable, c’est une émotion appropriée, un sentiment proportionné aux circonstances. Lorsque les émotions sont trop affaiblies, elles créent ennui et distance ; non maîtrisées, trop extrêmes et persistantes, elles deviennent pathologiques, comme dans la dépression, l’angoisse, la fureur ou l’agitation maniaque.

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fadilokl

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